23 mars 2022
Bienvenue à CLEARCUT, une discussion mensuelle sur la macro et l'allocation
POINTS CLES
A plein tube_ Les marchés ont continué à se montrer nerveux en mars, nos principaux facteurs de risque - l'Ukraine et la Fed - jouant à plein. Si l'incertitude reste forte pour le conflit, les marchés ont déjà pris position, à en juger par le récent rebond. Quant à la Fed, l'incertitude sur le scénario économique des 12
prochains mois s'accroît. Que signifie tout cela pour les allocations ?
Agir d'abord, parler ensuite_ Le conflit en Ukraine a évidemment fait la une des journaux au cours du mois dernier. Après un début catastrophique pour la Russie, qui a lancé une invasion mal préparée qui s'est soldée par un désastre de communication, le coût de cette guerre s'avère massif en termes de vies prises et de pertes économiques. Les premières estimations de baisse du PIB en Russie cette année se situent autour de 10-15%, bien au-dessus des chocs combinés de 2008 et 2014. La seule option viable pour la Russie est donc de gagner cette guerre rapidement. Occuper l'Ukraine s'avérerait un bourbier militaire faisant écho aux vieux souvenirs de l'Afghanistan, tandis que laisser durer les sanctions risquerait de mettre en péril la stabilité du pays. Par conséquent, notre scénario central est que la Russie maximise ses chances de gagner sur le terrain en mobilisant troupes et des équipements. Ce n'est qu'une fois cette phase terminée que nous verrons le retour de la diplomatie.
Questions épineuses_ Les négociations ont déjà progressé, selon les récentes déclarations des émissaires turcs chargés de négocier l'accord. L'Ukraine et la Russie pourraient être proches d'un accord sur la démilitarisation de l'Ukraine et sa neutralité stratégique. Il est toutefois peu probable qu'il s'agisse de la liste complète des exigences du Kremlin. Premièrement, la Russie convoite certains territoires ukrainiens, soit sous forme d’annexion, soit par la création d'États indépendants vassalisés. Deuxièmement, il est loin d'être évident que V. Poutine acceptera que le gouvernement ukrainien actuel reste en place après sa victoire. Troisièmement, la Russie pourrait exiger des garanties allant bien au-delà de l'Ukraine en ce qui concerne l'autorisation ou non de
rejoindre les alliances occidentales (OTAN et UE).